Sunday 14 November 2010

LE PROCÈS DE L'ABBÉ JEAN YVES COTTARD SSPX



L’abbé Cottard condamné à 4 ans de prison

Le tribunal correctionnel de Guingamp a considéré qu’il avait “enfreint délibérément les règles de sécurité et de prudence imposées par la réglementation” lors de la sortie en mer de juillet 1998 qui avait provoqué la mort de cinq personnes.

Jugé le 18 octobre dernier pour “homicides et blessures involontaires par manquement délibéré aux obligations de sécurité et de prudence”, l’abbé Jean-Yves Cottard n’était pas au tribunal correctionnel de Guingamp, lundi dernier, pour entendre le jugement prononcé à son encontre. A l’audience, le procureur avait requis cinq ans de prison, dont deux fermes, et le tribunal a finalement prononcé une peine de quatre ans de prison, dont 18 mois fermes. L’abbé Cottard, prêtre intégriste de la Fraternité Saint-Pie X, s’est également vu notifier “l’interdiction définitive d’exercer toute fonction d’encadrement en matière d’activités physiques, sportives ou de loisirs”.

Dans ses attendus, le tribunal a considéré que l’abbé “a enfreint délibérement les règles de sécurité et de prudence imposées par la réglementation en ayant conscience de la dangerosité de son comportement à l’égard de l’équipage et (...) cette violation délibérée a été à l’origine de la mort des quatre adolescents”. Le drame de Perros-Guirec avait fait cinq morts le 23 juillet 1998 : quatre scouts, dont deux mantevillois, ainsi qu’un plaisancier parisien venu à leur secours.

L’abbé avait reconnu son incompétence

En octobre, devant le tribunal correctionnel, l’ancien abbé du Prieuré Saint-Jean, situé rue des Abattoirs à Mantes-la-Jolie, avait dû s’expliquer sur l’absence d’encadrement compétent, de repérage du circuit, de bateau d’assistance, sur la surcharge du dériveur, prévu pour six, et sur l’alerte tardive des secours lors du camp scout qu’il encadrait en juillet 1998. A bord d’un petit voilier de six places, sept jeunes avaient dû affronter un vent de force 6 à 7 et une mer houleuse au large de Perros-Guirec. Leur embarcation avait chaviré vers 13 heures et ils n’avaient été secourus que vers minuit.

Le drame avait fait cinq victimes : Antoine Buchet et Antoine Gérard, deux jeunes scouts mantevillois de 13 ans, Damien Lasnet de Lanty et Jean-Baptiste Pruvost, deux autres scouts de la région parisienne, et Guillaume Castanet, le plaisancier de 32 ans qui était tombé pendant le sauvetage. Parmi les trois rescapés, il y avait Benoît d’André, le fils du conseiller régional et conseiller municipal FN de Mantes. Le camp des scouts était encadré par l’association mantaise des Amis des scouts et guides catholiques, dont l’abbé Jean-Yves Cottard était le responsable.

A l’audience, l’avocat du prêtre avait indiqué que ce dernier “a été touché par la mort de ces quatre garçons, mais il est d’une grande pudeur. C’est aussi un homme de Dieu, il a une approche surnaturelle des choses”. L’abbé avait ensuite reconnu devant le tribunal son “incompétence” dans le domaine des activités nautiques. C’est cette incompétence qu’a sanctionnée le tribunal.

“Le tribunal a sanctionné un abus d’autorité”

Pour l’avocat de la mère du plaisancier noyé en portant secours aux scouts accrochés à la coque de leur bateau retourné, “c’est un abus d’autorité que le tribunal a sanctionné comme il le fallait. Le verdict se justifie compte tenu de la personnalité de l’abbé Cottard, qui a fui ses responsabilités tout en prônant le mode d’éducation autoritaire et prétendument “responsable” des membres de l’association française des scouts et guides catholiques”.

Cette association, proche du mouvement intégriste de Mgr Lefebvre, a été jugée “civilement responsable de M. Cottard Jean-Yves”. Comme lui, elle a été condamnée solidairement à verser 150 000 F à Mme Jocelyne Lasnet de Lanty, la mère de Damien, et 80 000 F à chacun de ses quatre frères et sœurs. Ils devront également verser 150 000 F à Mme Dominique Sigogneau, la mère du plaisancier Guillaume Castanet, et 50 000 F à deux autres membres de sa famille.

“Toute peine de prison ferme me paraît totalement inadaptée” a estimé Me Jean-Pierre Morin, avocat du prêtre. “Une peine doit correspondre à une utilité sociale, et je vois mal l’utilité d’emprisonner un homme comme l’abbé Cottard”. L’avocat devait se concerter avec son client pour savoir s’il allait faire appel de ce jugement.

Le Courrier de Mantes



Ecône, le 2 avril 1971

Mgr Marcel Lefebvre entourés par les abbés Bernard Waltz, Peter Morgan, Paul Aulagnier, Pierre Epiney, Jacques Masson et Jean-Yves Cottard

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